1970-10-14 ENTRETIEN A LA TELEVISION BELGE
Entretien à la television belge avec Françoise Wolff portant sur < les grandes questions de la psychanalyse>. Cassete MK2 vidéo sous le tite: Jacques Lacan. Conférence de Louvain suivie d´un entretien avec Fran çoise Wolff. Au cours de cet entretien sont insérés des commentaires sur Lacan que nous indiquerons par […]
F.Wolff – Si nous demoandons à Jacques Lacan ce qu´est la psychanalyse, c´est parce que nous croyons qu´il est une des plus prestigieuses figures de la psychanalyse contemporaine.
J.LACAN- La psychanalyse est quelque chose dont l´existence commence à être connue de, par beacoup de monde. L´expérience analytique, ça n´est certes pas moi qui l´ai inventée. C´est quelque qui s´est consitué selon ses voies, ses voies n´ont peut-être pas toujours été les plus conformes à aller droit à leur but. Néanmoins il y a quelques sortes de forms dans lesquelles elle s´est instituée et ces formes, quoique très évidemment d´artifice, ce qui est commun à toute espèce d´expérience, n´est-ce pas, ont permis une certaine elucidation concernant quelque chose don’t il ne suffit pas de dire, n´est-ce pas, qu´il s´agisse de troubles. Qu´il s´agisse de malaise est quelque chose qui soit hautement significatif, c´est évidemment ce qui résulte de l´expérience analytique elle-même.
À cet endroit, le fait que un public de plus en plus nombreux soit averti de la posibilité d´une telle expérience est quelque chose qui est la base à partir de laquelle je me trouve avoir quelque chose à dire.
[…]
Je me trouve avoir insisté, enfin, sur, sur se qui évident, enfin, non seulement à première inspection mais à la seconde et à toutes les inspections posible, jusqu´à la dernière. L´analyse est une practique de langage. La découverte de l´inconscient par Freud, il suffit d´ouvrir un de ses trois premiers libres, les libres fondamentaux concernant justament la découverte de l´inconscient , il n´y a pas d´autre appréhension de l´inconscient dans Freud qu´une appréhension langagière et c´est d´silleurs en quoi l´expérience analytique le confirme c´est que, rien n´y passe que par la parole, celle de celui que j´apelle l´analysant, ou celle de l´analyste. Il serait quand même extravagant que par rapport à ce fait practique, enfin, on cherche un alibi dans je ne sais quelle construction accessoire.
[…]
J.LACAN– Oui, je me suis en effet, hier soir, armé, enfin, pour en faire un exemple, pour rendre sensible une dimensión qui est celle que j´exprimais en spécifiant que j´ai dit <structuré comme un langage>, c´est-à-dire une langue particulière. Nous ne connaissons que ça, enfin je voulais bien marquer la différence, l´accent précis que cela qu´habiter certaines de ces langues. Alors ce que vous me demandez maintenant, si je comprends bien, c´est quel est le rôle de l´analyste, m´avez-vous dit? Re-précisez bien ce que vous vouliez dire par là. Le rôle de l´analyste…
J.LACAN– et bien…
[…]
J.LACAN– En tant que quoi?
F.Wolff- En tant qu´analyste
J.LACAN- Oui, en tant qu´analyste, j´en ai l´expérience ; elle est toujours, même j´ai pu le constater pour les analystes les plus chargés justement d´expérience, à chaque fois une suprise nouvelle, et je ne peux même pas ici témoigner de ceux qui m´en ont fait l´aveu. Je ne vois pas pourquoi je les mettrais en avant quand moi-même c´est ce que j´ajouterai à leur témoignage, c´est que pour moi aussi c´est un sujet d´émerveillement, mais… ça ne dit en rien ce que… où chacun peut, fait situer enfin cette manifestation si sensible et si étonnante à voir dans une expérience que j´ai définie à l´instant par quelque chose, qu´on ne se méprenne pas, ce n´est pas la diminuer que le dire qu´elle est marquée d´un certain nombre d´artifices. Ce n´est pas du tout une raison pour penser que le transfer test lui-même artífice. C´est bien sûr là, beaucoup d´analystes, enfin, s´abriteront, dirais-je, parce qu´à la vérité, la surprise n´est jamais sans provoquer aussi un effet de terreur. S´abriter derrière la motivation artificielle du transfert pour penser qu´aprés tout ce n´est qu´un artífice, c´est se mettre, à l´abri de quelque chose qui, on le comprend, peut paraître lourd, parce que, comme Freud lui, enfin, il ne manquiat pas de le regarder en face, il n´y a aucune distinction entre le transfert et l´amour. À partir de là commence la question : comment en effet, une situation d´artifice peut-elle déterminer un ordre de sentiment qui paraît in ordre aussi élevé dans l´ordre natural que l´amour, je dois ajouter, car le transfert n´a pas que cette forme, il a aussi celui de la haine. Mais si l´analyse a démontré quelque chose, c´est le profond, étroit accolement de l´amour et de la haine. J´ai, je crois, le premier, essayé de, ce transfert, en fin, de facón qui motive l´ordre, l´ordre élevé de son phénoméne, je l´ai inscrit , enfin, la rubrique de ce que l´analyste se trouve effectivement dans l´espérience analytique occuper comme place et je l´ai épinglé de termes qu´il faut accueillir même sous la réserve de cette ambigüité dont je parlais tout à l´heure : le sujet supossé savoir. ¿Quelle est la relation d´un sentiment tel que l´amour avec une formule de l´ordre du sujet supposé savoir? C´est assurément ce qu´il est tout à fait imposible non seulement d´expliquer, mais meme seulement de faire sentir dans un aussi court entretien.
[…]
J.LACAN – Oui, enfin c´est une, c´est une opinion, (il soupire) à la vérité, tout à fait déplacée, enfin. Aucun analyste ne devrait, je ne dis pas…(un technician intervient puis, Lacan avec un geste d´humeur… non, ne recommencez pas toute l´affaire. J´étais à aucun analyst, passons à moi, allez…) aucun analyste ne peut s´autoriser sous aucun angle à parler du normal, de l´anormal non plus d´ailleurs. L´analyste, en presence d´une demande process analytique s´engage, c´est le cas de le dire, enfin, cordonnier pas au-delà de la semelle, au nom de quoi l´analyste parlerait-il d’une norme quelconque, sinon, permettezmoi la plaisanterie, d’une mal norme, d’ une norme mâle.
[…]
F.Wolff– Donc sous le couvert de la psychanalyse, il n’y a pas une répression de la liberté?
J.LACAN– (rire) Oui…, ces termes, le terme me font rire, oui…, je ne parle jamai de la liberté